Semaine du handicap : Usages du média radio pour modifier les représentations

20170518_161112_sansCe 18 mai fut pour nous l’occasion de présenter et de mettre en dialogue notre projet de recherche-action participative autour de l’émission radiophonique « Laissez-nous penser ». Après une présentation de cette initiative soutenue par les Hauts-de-France (programme Chercheur-Citoyen) et la Fondation de France, par des chroniqueurs, un professionnel et une chercheure, nous nous sommes nourris de l’expérience des z’entonnoirs et de la radio les boulons. Nicolas Tilli nous a ensuite présenté ses travaux de recherche sur l’intérêt des « radios des fous » en termes thérapeutique et communicationnel.

Suite à ces présentations, nous avons échangé entre personnes en situation de handicap, étudiants, professionnels et chercheurs. Nous retiendrons notamment la mise en avant du côté social de la radio : l’importance « d’aller chez l’autre » ; le fait que la radio soit un lieu d’échange, de partage ; les belles rencontres suscitées par le projet. L’importance d’avoir un lieu pour s’exprimer est également un élément fort : « Personne ne m’interrompt à la radio » ; « Je veux continuer de parler », « un lieu pour le dire ».

Nous avons évoqué le changement des représentations permis par des émissions de ce type, s’est alors posée la question de mettre ou non en avant le handicap psychique dans la communication autour de l’émission de radio. Certains chroniqueurs disent clairement rejeter cette étiquette, il ne faudrait rien dire avant et que les auditeurs puissent découvrir le handicap par la suite. Il ne s’agit pas de nier la différence mais de ne pas la mettre en avant. Pour d’autres, cette mise en avant du handicap n’est pas un problème du moment que l’on est clair avec soi-même. C’est ce dont témoigne le choix des noms d’émissions pour les z’entonnoirs et pour les boulons, une émission déboulonnée. La question du diagnostic a également été abordée. Si il peut rassurer : « ça aide à comprendre : les autres nous trouvaient bizarres, maintenant on sait pourquoi. », il pose aussi la question de l’identification, de l’étiquetage et de son acceptation : « je prends cette maladie ou pas ? ». C’est aussi la question de la normalité qui est abordée, qu’est-ce que la norme ? N’est-on pas une personne normale quand on a un diagnostic de maladie mentale ? Chacun n’a-t-il pas ses particularités ?

Pour clôturer la journée, l’équipe de « Laissez-nous penser » s’est vue remettre un chèque de 1200 euros qui lui permettra de poursuivre le projet d’émission sur RPL99FM. Cet argent récolté grâce au soutien du groupe EntreNous des étudiants de la FGES de l’Université Catholique de Lille et de Vianney Poissonnier de la bouquinerie du Sart a notamment permis l’achat d’un enregistreur professionnel et le financement d’une formation aux aspects techniques de la radio.

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